Le patron du géant suédois du prêt-à-porter Hennes & Mauritz (H&M) a estimé le 15 janvier que l’Afrique subsaharienne dispose d’un « un potentiel énorme » dans l’industrie textile.
« Je pense qu’il y a un potentiel énorme en Afrique subsaharienne pour ce qui concerne la production », a déclaré le directeur général du groupe, Karl-Johan Persson, dans un entretien accordé au quotidien économique suédois Dagens Industri.
« Nous avons démarré avec une production à petite échelle en Éthiopie et allons voir comment ça marche. Cela paraît vraiment intéressant », a-t-il ajouté, indiquant que « les représentants gouvernementaux, Swedfund (banque de développement du gouvernement suédois) et les ONG saluent l’arrivée de H&M ».
M. Persson a également révélé que H&M compte envoyer des dirigeants dans d’autres endroits en Afrique pour prospecter. « On regarde plusieurs pays en Afrique, par exemple l’Afrique du Sud », a-t-il précisé.
L’Asie concentre jusqu’à présent 80 % de la production de H&M, mais des changements sont prévus à long terme. « Il n’y aura pas de changements spectaculaires dans la répartition de la production entre pays à court terme. Mais il pourrait y avoir des changements un peu plus importants à long terme. Cela dépendra de la façon dont évolueront les prix, la qualité et les délais », a déclaré le patron de H&M.
En réalité, l’intérêt naissant du groupe pour l’Afrique s’explique surtout par l’augmentation des salaires en Chine.
Selon le Wall Street Journal, le coût de production d’un vêtement fabriqué actuellement en Ethiopie est moitié moins cher qu’un vêtement fabriqué en Chine en 2011, dernière année pour laquelle ces statistiques sont disponibles.
En outre, les coûts de transport et les délais de livraison pourraient s’en trouver réduits, du fait de la plus grande proximité entre les côtes africaines et le marché européen, principale source de revenus du groupe.
M. Persson a, par ailleurs, relevé le « potentiel énorme » pour les ventes en Afrique, « où beaucoup de pays ont une croissance vraiment rapide, où il y a une classe moyenne qui monte ». L’Afrique du Sud, où le groupe Suédois compte s’implanter en 2015, doit être le troisième pays du continent où l’enseigne sera présente, après le Maroc et l’Égypte.