Alors que la technologie est de plus en plus ancrée dans nos vies, l’impact environnemental du numérique est une question de plus en plus importante. De la fabrication des appareils électroniques à l’élimination des anciens, chaque étape du cycle de vie d’un appareil numérique a un effet sur la planète.
Cependant, il n’y a pas que ces étapes qui polluent. L’utilisation de nos outils numériques mais aussi le temps passé sur Internet sont des facteurs à prendre en compte très sérieusement.
Dans cet article, nous allons examiner certaines des façons dont la technologie affecte l’environnement et ce que nous pouvons faire pour atténuer ses impacts.
Table of Contents
Impact environnemental du numérique : La production
Pour commencer…
Il est vrai que la production des outils numériques, électroniques est extrêmement polluante. L’extraction des minéraux utilisés dans la fabrication de ces dispositifs, tels que le cobalt et le coltan, a souvent lieu dans des pays où les réglementations environnementales sont laxistes.
Cela entraîne le rejet de produits chimiques nocifs dans l’environnement et la destruction d’écosystèmes. En outre, le processus de fabrication lui-même est gourmand en énergie. Il émet par ailleurs de grandes quantités de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Il est aussi important de rappeler que les appareils numériques ont une durée de vie relativement courte. Dans les pays développés, les gens renouvellent leurs téléphones et leurs ordinateurs tous les deux ou trois ans en moyenne.
Ce qui signifie qu’aujourd’hui, la production de ces outils numériques est toujours d’actualité. Elle ne s’arrête jamais car une personne change en moyenne de téléphone tous les deux ans.
Prenons l’exemple concret d’un téléviseur. La production de ce genre d’outil numérique « exige d’extraire 2,5 tonnes de matières premières et génère 350 kg de CO2. Autrement dit, avant même l’utilisation, un téléviseur émet autant de CO2 que si vous alliez à Marrakech en avion » selon Greenpeace.
Pour information, la fabrication d’un écran 4K de 60 pouces pèse bien plus lourd sur les écosystèmes que celle d’un téléviseur de 30 pouces (greenpeace.fr).
Puis l’extraction…
On produit ces outils avec des métaux communs tels que le cuivre pour les câbles, le lithium et le cobalt pour les batteries mais aussi avec des terres rares.
C’est d’ailleurs cette matière première qui possède les caractéristiques techniques dont la high-tech a besoin (reconnaissance du toucher, photosensibilité, magnétisme…).
Cependant, ces terres rares doivent forcément être extraites et ce processus a des conséquences désastreuses sur notre environnement de par l’utilisation de produits chimiques, la déforestation, la consommation d’hydrocarbures ou encore les mines à ciel ouverts.
L’un des problèmes majeurs de cette extraction est aussi le fait que la quantité de déchets générée est énorme après traitement de la matière. De plus, elle est déversée dans la nature sans aucune restriction.
Par ailleurs, cette extraction se fait dans des pays où les normes et restrictions ne sont pas souvent régularisées voir même jamais. Ce qui pose un problème majeur pour la population ainsi que pour la faune et la flore de ces pays.
Arrivés chez vous, est-ce que ces outils sont toujours polluants ?
Qu’est-ce que serait un outil high-tech sans Internet ?
Il faut savoir qu’Internet est une source de pollution monumentale de par notre utilisation constante de ce dernier. En effet, il faut des outils et des machines pour faire marcher toute cette toile et ces transferts de données. D’après le Think Tan Green IT, 3.8% des émissions CO2 mondiales sont causées par le numérique, l’équivalent du secteur aéronautique (greenly.earth).
impact environnemental du numérique : Le streaming
Un des grands points polluants d’Internet reste le streaming vidéo. Ce secteur représente à lui seul 60% des flux de données Internet (film en streaming, vidéo sur Youtube, sur les réseaux sociaux etc…). Il émet près de 1% des émissions mondiales de CO2.
Pour mieux comprendre, un film visualisé sur Netflix en très haute définition pèse 300 000 fois plus qu’un email envoyé sans pièce-jointe, 10 giga-octets contre 50 ko (greenpeace.fr). Ce qui équivaut donc à une empreinte carbone monumentale.
Autre exemple, visionner une vidéo d’une heure sur Internet consomme autant d’électricité qu’un réfrigérateur durant un an. Si nous faisons référence aux 2,7 milliards de vues sur la vidéo Gangnam Style, le total d’électricité consommé équivalait à la consommation annuelle d’une petite centrale nucléaire (grizzlead.com).
Et oui ! Youtube pollue, et pas qu’un peu ! Comme toutes les autres plateformes de streaming. Chaque année, un utilisateur Youtube émet environ 117 tonnes de CO2 en regardant des vidéos. S’il ne faisait que stopper la lecture automatique, il réduirait sa consommation de 323 000 tonnes de CO2 (grizzlead.com).
Les Data Centers
L’image de la toile d’araignée pour illustrer Internet est assez bien représentative car toutes nos actions, nos chargements de pages, nos recherches Google, nos téléchargements d’images et de vidéos ou encore nos envois de messages et de mails, partent de notre fil de la toile pour arriver à un autre fil mais ces deux fils sont rejoints par le centre de la toile. Ce centre s’appelle Data Center.
Un Data Center est un espace dans lequel sont regroupées des machines généralement empilées les unes sur les autres. Ces machines stockent toutes les données présentes sur Internet et marchent 24H/24 donc chauffent beaucoup. Elles ont de ce fait, constamment besoin de refroidissement grâce à des climatiseurs.
Les Data Centers consomment en moyenne en France, 5.15MWh/m2/an (actuenvironnement.com).
En d’autres termes, un Data Center de 10 000 m2 consomme en moyenne, autant qu’une ville de 50 000 habitants. Autre problème, près de 40% de leur consommation électrique est utilisée uniquement pour les refroidir (actuenvironnement.com).
Un sujet d’actualité : les crypto-monnaies
Pour information, les crypto-monnaies sont en général, créées à partir d’un système de minage. Ce système valide un ensemble de transactions de données en échange d’une récompense qui devient la crypto-monnaie. C’est ainsi que l’on crée les crypto-monnaies.
Pour approfondir, le minage est contraint d’utiliser des machines à grosse puissance dans le but de valider les nombreuses transactions de données. Ces machines sont elles-mêmes appelées des mineurs et consomment énormément d’électricité pour arriver à leur but.
Le minage nécessite de plus, plusieurs mineurs différents au même moment, ce qui n’allège pas la consommation d’électricité. Et plus il y a de « ethereums » ou de « bitcoins » (prenons une crypto-monnaie au hasard), plus le déroulement se fait long et nécessite encore plus le travail des mineurs.
En d’autres termes, la création d’un token bitcoin (un token est un actif numérique transférable entre deux parties sur Internet sans avoir besoin de l’autorisation d’un tiers, c’est un instrument financier utilisé par les entreprises dans les cadre des initial coin offering ICO)) utilise autant d’énergie que 778 988 transactions bancaires. Il a également la même empreinte carbone que 1 218 903 transactions bancaires (journaldunet.com).
Le minage de bitcoin pollue en effet et il pollue beaucoup. De ce fait, plus le prix du bitcoin augmente, plus il pollue.
L’impact environnemental du numérique : quelles résolutions ?
Allonger la durée d’utilisation donc moins de production
- Ne changez pas votre appareil à la moindre cassure, réparez-le avant. Il pourrait encore marcher pendant des années.
- Achetez reconditionné, d’occasion ou « low-tech » au lieu du neuf. Les initiales des marketplaces telles que Backmarket sont intéressantes à ce titre.
- Prenez du recul par rapport aux publicités et réfléchissez à si vous avez vraiment besoin de ce nouvel outil en vogue ou non.
Concernant le streaming de vidéos et films
Les vidéos en très hautes définition sont à bannir car elles augmentent considérablement la pollution numérique pour deux raisons :
- Elles incitent à avoir un écran toujours plus grand pour les visionner donc un écran plus polluant.
- La qualité de l’image est meilleure donc plus lourde et demande plus d’énergie.
- L’importance de bloquer la lecture automatique sur les réseaux sociaux.
Au niveau de la crypto-monnaie
En réponse à cet trop grand impact des crypto-monnaies sur notre planète, la fondation Crypto Climate Accord a été créée à Zurich en avril 2021. Celle-ci vise une empreinte carbone nulle des cryptomonnaies en 2040.
Cependant, ce n’est pas simplement la production de la crypto-monnaie qui est polluante mais aussi son utilisation. Si nous créons des crypto-monnaies « vertes » au moment de leur production, elles seront automatiquement « salies » lors de leur utilisation. Cela annulerait tous les efforts déployés précédemment.
C’est pour cela qu’il est important de faire la différence entre le concept du « proof of work » et celui du « proof of stake ».
- Le concept du « proof of work » est un système utilisé par le bitcoin qui permet de valider les données issues de la blockchain. Cependant, cette validation met environ 10 minutes par transaction.
- Le concept du « proof of stake » est le modèle que va bientôt utiliser l’ethereum et qui aura un impact écologique positif non négligeable. En d’autres termes, le « proof of stake » ne nécessite pas la résolution d’équations complexes pour lesquelles les mineurs sont récompensés. Il y a donc moins d’énergie à utiliser durant les transactions. Ce système réalise par conséquent, des transactions en moins de 15 secondes.
Impact environnemental du numérique : Les Data Centers
Rappelons que le refroidissement des Data Centers représente environ 40% de l’énergie qu’ils consomment.
Plusieurs membres de la communauté de la tech recherchent des moyens plus respectueux de l’environnement d’utiliser les Data Centers et surtout de les refroidir.
- La première idée est de déplacer ces Data Centers dans des pays au climat naturellement froid (au lieu de les placer dans des déserts, leur emplacement majoritaire).
- Autre idée, le refroidissement à l’eau d’eau de mer glacée ou bien à l’eau de pluie. Microsoft a par exemple, installé un Data Center sous la mer.
- Le problème est que les Data Centers doivent être situés le plus près possible des utilisateurs. Il y a donc une solution qui le refroidissement par évaporation ainsi que des contrôles d’éclairage et de température afin d’utiliser le moins d’énergie possible.
- Une autre solution utilisée par Facebook consiste à baisser le nombre de serveurs actifs en simultané. Ce qui économise 10 à 15% d’énergie
Impact environnemental du numérique : Les détails qui comptent…
- Ne pas utiliser les objets connectés tels que les assistants virtuels pour allumer la lumière ou mettre la musique.
- Eteindre votre box Internet la nuit et durant vos absences.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez toujours faire vos propres recherches sur Google mais faites attention à votre empreinte carbone !
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