Ce rapport évalue le potentiel d’exportation à travers l’analyse des performances à l’exportation de la CEDEAO, et plus spécifiquement de la Côte d’Ivoire pour les fruits tropicaux, à savoir les bananes (SH – 080300), les ananas (SH – 080430) et les mangues (SH – 080450). Il identifie également les tendances de la demande sur le marché mondial et le potentiel des marchés attractifs sur la base d’indicateurs du commerce.
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Les exportations de fruits tropicaux
Les exportations de fruits tropicaux (bananes, ananas et mangues) de la Côte d’Ivoire représentaient un peu plus de 285,7 millions de dollars en 2012. Soit 3% des exportations totales ivoiriennes et presque la moitié de ses exportations de fruits. Parmi ces trois types de fruits tropicaux, la banane contribue à la majorité des exportations (80%), suivie des ananas (11%) et des mangues (9%). En termes de comparaison internationale, la Côte d’Ivoire se place en 12ème position des exportateurs mondiaux de fruits tropicaux. Ainsi qu’au premier rang à l’échelle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cependant, la filière semble manquer de dynamisme en Côte d’Ivoire. En effet, les volumes exportés sont restés stables sur cinq ans (2008-2012) pour les bananes. Ils ont diminué pour les ananas de 17% par an en moyenne. Pour les mangues, les exportations en quantité ont progressé annuellement de 9%. Toutefois, leur croissance en valeur a été nulle.
Les producteurs de ces filières
Les producteurs et exportateurs de ces trois filières sont regroupés au sein de l’Organisation Centrale des producteurs-exportateurs d’Ananas et de Bananes (OCAB), créée en 1991 avec l’appui des pouvoirs publics afin de mieux organiser la filière. Elle a pour vocation de développer et promouvoir les exportations d’ananas, de bananes, et plus récemment, de mangues et de papayes de Côte d’Ivoire au profit de ses membres.
Les secteurs de la banane et de la mangue se portent bien et emploient directement, respectivement, plus de 7 000 ouvriers et 3 000 à 4 000 exploitants en Côte d’Ivoire. En revanche, dans le secteur de l’ananas, on assiste à une chute du nombre de planteurs depuis le début des années 2000, passant de 2 000 à 100 planteurs. Elle s’est accompagnée d’une baisse de 84% des surfaces cultivées, et conséquemment d’une baisse de 76% de la production entre 2001 et 2011.
Le marché mondial des fruits tropicaux
Au niveau du marché mondial, l’offre de bananes est importante. La banane est le fruit le plus produit au monde, devant les pastèques et les pommes. La production mondiale de bananes est passée de 67,9 millions de tonnes en 2001 à 106,5 millions de tonnes en 2011. Actuellement, l’Asie est le plus grand producteur de bananes desserts (58%), alors que l’Afrique est le plus grand producteur de bananes plantains (74%). Dans le secteur de l’ananas et des mangues, les pays asiatiques contribuent à respectivement, 47% et 76% de la production mondiale ; les pays africains contribuant à moins de 15% de la production de chacun des secteurs.
Les importations mondiales de fruits tropicaux sont principalement le fait des Etats-Unis et de l’Europe. Toutefois, l’autoconsommation est importante chez certains pays producteurs et de ce fait, ils exportent très peu ou pas du tout. C’est le cas de l’Inde, la Chine et l’Indonésie, gros producteurs, mais aussi consommateurs de bananes desserts et d’ananas, ou encore des pays africains pour les bananes plantains.
Les importations mondiales de fruits tropicaux sont passées de 15,9 à 16,9 milliards de dollars entre 2008 et 2012. La plus forte progression est attribuée aux importations de mangues, dont la croissance annuelle était de 8% sur la période étudiée. Elles sont devenues un produit plus accessible, et contrairement aux bananes et aux ananas, elles sont encore reconnues comme des fruits exotiques.
Selon la CEDEAO
La CEDEAO, et la Côte d’Ivoire plus particulièrement, exportent vers l’Europe. Elles entrent en concurrence avec des producteurs latino-américains principalement, mais les pays de la CEDEAO bénéficient d’avantages tarifaires et de distance sur ce marché, ce qui n’est pas le cas sur d’autres marchés importants tels que les Etats-Unis.
Aussi, la suppression des quotas et la baisse des tarifs accordées au profit des bananes latino-américaines ont affecté la compétitivité des pays producteurs de bananes ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) sur le marché européen. Néanmoins, la Côte d’Ivoire dispose d’opportunités, notamment au niveau de la sous-région. La diversification des produits grâce à la transformation des bananes, ananas et mangues en produits à plus forte valeur ajoutée est également une réponse possible aux problèmes de compétitivité et de pertes post-récolte.
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